Responsables RSE, managers de mission : nouvelles fonctions, nombreux défis

Il y a un peu plus d’un mois, la barre symbolique des 1000 Entreprises à Mission était franchie. Et parmi les nouvelles sociétés, de grands noms tels que Décathlon, Doctolib, signe d’un élan général vers ce nouveau modèle d’entreprises responsables et durables. Si la définition d’une raison d’être est le premier défi pour ces “jeunes” sociétés à mission, elles en rencontreront d’autres sur le chemin de leur transformation.

Des fonctions toujours plus reconnues...

Pour parvenir à avancer sur tous les fronts, les entreprises se dotent plus ou moins largement d’équipes RSE, et l’on a vu naître depuis deux ans des postes de “Responsables de la Mission.”

”Avec un profil transverse, le manager de la mission doit savoir naviguer dans l’entreprise, embarquer les différentes parties prenantes (internes et externes), faire preuve de pédagogie et piloter les transformations nécessaires pour mieux contribuer à la mission”, si l’on reprend la définition du Livre Blanc des Managers de la Mission.

On retrouve ici une feuille de route qui se rapproche de celle des responsables RSE, avec  de vraies différences néanmoins : le responsable RSE se concentre sur les externalités de l’entreprise (sociales et environnementales) et sur la conformité aux règlementations. Pour le responsable de la mission, il s’agit d’impulser une dynamique en matière sociale et environnementale au cœur même de la stratégie de l’entreprise, et de la diffuser ensuite à tous les échelons, départements et entités de la société. Vaste chantier !

 

 

We did it Business people giving each other high-five and smiling while working together in the
Pédagogie, conviction, pragmatisme : serait-ce les trois vertus d’un bon manager de mission ?



… à un niveau de plus en plus stratégique.

Dans tous les cas, soulignons une bonne nouvelle : ces fonctions sont aujourd’hui davantage rattachées au COMEX. Selon le baromètre de Wavestone RSE 2022, 78% des répondants ont fait de la fonction RSE un membre permanent du COMEX. Il ne s’agit plus de la diffuser à travers sa communication pour valoriser l’entreprise ou attirer de nouveaux talents, mais bien de l’intégrer au cœur de la stratégie. Autre chiffre éloquent, 32 entreprises du CAC 40 intègrent des critères RSE à la rémunération de leurs dirigeants (5ème édition du baromètre de la positivité des entreprises du CAC 40).

Pourtant, si la nomination d’un manager de mission ou d’un responsable RSE est un signe de maturité de l’entreprise, elle est loin d’être systématique. Elle pose aussi la question des moyens alloués à ces responsables dans l’exercice de leurs fonctions. Lorsque l’on zoome sur les effectifs dédiés à la RSE, on s’aperçoit que 30% des entreprises n’ont pas d’équipe RSE, et 47% des entreprises ont une à deux personnes seulement sur cette fonction. (Baromètre RSE 2022). Sans surprise, les grandes entreprises semblent les mieux pourvues avec des services dédiés plus étoffés.

« Avec un profil transverse, le manager de la mission doit savoir naviguer dans l’entreprise, embarquer les différentes parties prenantes (internes et externes), faire preuve de pédagogie et piloter les transformations nécessaires pour mieux contribuer à la mission »  

Mais aux contours encore difficiles à cerner.

Dans ce contexte, difficile parfois de mener tous les combats. Une solution est sans doute à trouver dans les relais :  relais internes avec des “référents” missions ou RSE, comme à la CAMIF, relais externes avec des “comités des parties prenantes” qui permettent de faciliter les échanges entre l’entreprise et la société civile, comme chez Bouygues.

Et si les hautes sphères de l’entreprise se laissent sensibiliser et convaincre par les responsables RSE, c’est moins évident au niveau des salariés si l’on en croit le baromètre 2022 de la RSE :  59% des entreprises répondantes estiment que seule une “petite partie” de leurs équipes, voire “très peu de salarié(e)s”, sont impliqué(e)s dans leur démarche RSE.

Un chiffre étonnant, quand on sait qu’il s’agit pourtant d’un argument fort de recrutement aujourd’hui. Un défi majeur pour les responsables de la mission et responsables RSE qui ont absolument besoin du soutien et de l’engagement de chacun pour engager l’entreprise dans une démarche durable.

Pédagogie, conviction, pragmatisme : serait-ce les trois vertus d’un bon Manager de la Mission ?

Partagez cet article

Partager sur Linkdin
Partager sur Twitter
Facebook
Email

Comprendre

Donner du sens

Cas clients

Et aussi...