2023 sous le signe de l’engagement des collaborateurs ?

6% c’est le taux d’engagement dans leur travail des Français annoncé dans l’enquête Gallup de 2022, l’un des plus faibles d’Europe. Alors que la moyenne est à 14% au niveau européen, la France se situe à l’avant-dernière place dans ce classement. Un chiffre heureusement contrebalancé par le taux de satisfaction des Français dans leur quotidien (43%)

Désengagement et désaffection pour le travail

 

On le sait, la crise de la COVID et le télétravail n’ont pas favorisé les liens entre collaborateurs et managers. Au contraire, le travail à distance a été l’occasion d’une prise de recul par rapport à l’entreprise, au point de remettre en cause parfois le sens du travail et l’absurdité d’un rythme dans lequel le collaborateur ne se reconnaissait pas (et qui a abouti à un nombre de burn-out record pendant cette crise : +25% entre mai et octobre 2021 d’après le baromètre Empreinte Humaine)

 Cette prise de recul se traduit par de nouvelles attitudes de « démission » : « quiet quitting », « act your wage ». L’idée derrière ces expressions venues d’outre-Atlantique ? S’en tenir au contrat de travail, au périmètre strict défini par l’employeur. Là où les collaborateurs étaient prêts à enchaîner les heures supplémentaires dans le monde d’avant, ils se limitent aujourd’hui au descriptif du poste sans sacrifier leurs soirées et leurs week-ends à leur manager.

Pourtant, même si le télétravail a bien cristallisé un sentiment de perte de sens du travail, le phénomène n’est pas nouveau (cf. chiffres de l’étude Gallup en 2017) et a semble-t-il des racines plus profondes. Il s’agit donc de « rendre le travail plus gratifiant et plus significatif pour leurs collaborateurs », comme le demandent les salariés à leurs employeurs d’après la même étude.

On pourrait ici baisser les bras, en s’arrêtant sur ces conclusions, et en imaginant que la crise actuelle ne va pas remobiliser les Français, préoccupés à boucler leurs fins de mois après avoir payé leur chauffage et leur essence en cette période d’inflation et d’incertitudes.

 

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Les entreprises sont amenées à travailler plus en profondeur sur leur engagement sociétal et environnemental, la RSE étant un critère important dans le choix d’un emploi.

Des bonnes nouvelles pour l’engagement

 

Pourtant, essayons de repérer les bonnes nouvelles qui percent à travers différentes études :

  • La première bonne nouvelle, c’est que ces chiffres accélèrent la prise de conscience chez les entreprises et les incitent premièrement à répondre mieux encore aux besoins exprimés par les salariés (flexibilité, écoute, formation), et deuxièmement, à entamer une vraie réflexion sur leurs valeurs socles, sur leur raison d’être. La loi Pacte de 2019 donne ainsi un cadre pour penser la « mission sociétale » de l’entreprise, et  la multiplication par deux du nombre de sociétés à mission en 2022 donne une vraie tendance positive.

 

  • Un autre élément qui redonne espoir : d’après un étude Yougov/ MBWAY (2021), la RSE est un critère important dans le choix de l’emploi, notamment chez la génération Z. Pourquoi est-ce une bonne nouvelle ? Car c’est sous la pression de cette génération montante, mais aussi des autres générations qui s’expriment plus librement aujourd’hui, que les entreprises sont amenées à travailler plus en profondeur sur cet engagement sociétal et environnemental.

 

  • Enfin, autre signal positif sur l’engagement, et non des moindres : le développement des plateformes de l’engagement solidaire telles que microDON, Vendredi, Pro Bono Lab et Wenabi. Le principe ? Ces plateformes mettent en relation des associations avec des entreprises qui font le choix de donner du temps à l’association. Mécénat de compétences, bénévolat, bénévolat de compétences, l’engagement peut prendre plusieurs formes, être ponctuel ou de longue durée. Dans tous les cas, les associations apprécient ce soutien, qui sera souvent une première étape pour le salarié. D’après l’étude réalisée par le Collectif des Acteurs de l’engagement (L’engagement sociétal en France, où en est-on ?, 2022), 78% des collaborateurs se sentent plus épanouis et 56% se disent plus attachés à leur entreprise après avoir participé à ce type d’actions. Pour les sociétés, c’est aussi une façon de concrétiser leur politique RSE et d’être alignée avec leur raison d’être.Croissance du nombre d’entreprises à mission, engagement de la jeunesse, développement des acteurs de l’engagement solidaire : autant de signes qui redonnent de l’espoir et du sens au travail.

 

Et dans votre entreprise, quelle serait la prochaine étape pour ranimer la flamme de l’engagement : une nouvelle initiative RH pour recréer de la cohésion dans les équipes, la définition d’une vraie raison d’être, l’engagement de l’entreprise à travers une plateforme d’engagement solidaire, la participation à une formation RSE ?

«78% des collaborateurs se sentent plus épanouis et 56% se disent plus attachés à leur entreprise après avoir participé à ce type d’actions de bénévolat. »

Collectif des Acteurs de l’engagement

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